Christian Deblock,
Ph. D. Économie, professeur associé au département de Science politique,
Chercheur, Centre d’études sur l’intégration et la mondialisation
Université du Québec à Montréal
This email address is being protected from spambots. You need JavaScript enabled to view it.
https://politique.uqam.ca/le-departement/professeurs-reguliers/professeur/deblock.christian/
Le retrait par le président Trump de la signature des États-Unis du Partenariat transpacifique (PTP) a non seulement laissé un grand vide, mais jeté le désarroi chez leurs partenaires, tant en Asie que dans les Amériques. L’accord de partenariat avait trois mérites : 1) il jetait un pont sur le Pacifique, entre les Amériques et l’Asie ; 2) il réaffirmait et renouvelait, sur le plan commercial, la présence des États-Unis en Asie-Pacifique ; et 3) il édictait des règles commerciales dans une perspective d’interconnexion transnationale. Le PTP ne fut pas entièrement perdu puisque, faisant suite à une initiative conjointe du Japon et du Canada, l’accord fut légèrement révisé pour devenir l’accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP). Sa portée et son intérêt restent néanmoins limités. Depuis, les États-Unis ont conclu un nouvel accord commercial, avec ses deux voisins, l’ACEUM (Accord Canada – États-Unis – Mexique) et mis en place, depuis l’arrivée de Joe Biden à la présidence, de nouveaux cadres de de discussion et de négociation avec l’UE et l’Asie mais aussi l’Afrique. Les nouvelles initiatives américaines vers l’Asie se démarquent néanmoins des précédentes (APEC / PTP) dans la mesure où (1) elles couvrent l’Indo-Pacifique plutôt que l’Asie -Pacifique, (2) elles sortent du cadre classique des accords de libre-échange, et (3) elles sont réactives, par rapport au RCEP et aux nouvelles routes de la soie. La nouvelle stratégie, appelée Indo-Pacifique, a été lancée en février 2022 et les négociations ont débuté en septembre 2022. De son côté, le Canada s’est également doté d’une stratégie pour l’Indo-Pacifique et a officiellement demandé de participer aux négociations pilotées par les États-Unis.
Ma communication aura trois objectifs :
- Présenter les stratégies canadienne et américaine pour l’Indo-Pacifique ;
- Dresser un portrait statistique des relations économiques et commerciales entre les États-Unis, le Canada et les pays de la région, notamment ceux qui sont engagés dans les négociations ; et
- En l’état des négociations engagées, engager le débat sur les scénarii possibles.